Maryève Berthelot est une ingénieure EIGSI diplômée en 2016. Pendant ses études, elle a laissé à l’EIGSI l’image d’une étudiante engagée, ouverte sur le monde, prête à vivre des aventures humaines fortes. Après un début de carrière dans le BTP, elle passe du béton au bambou en lançant Unigreen, une start-up proposant des objets d’usage quotidien issus de matières végétales ou réutilisables.
Entreprendre pour lutter contre la pollution du plastique
Pendant ses études, Maryève a choisi de suivre les enseignements de la dominante BTP, sur notre campus de Casablanca. En 2016, elle a été diplômée ingénieure EIGSI, mais elle a aussi reçu le double-diplôme MSc Ingénieur d’Affaires (anciennement programme MIND).
Avant la fin de ses études, elle a intégré Bouygues Construction. Trois ans plus tard, après avoir été mobilisée en tant qu’ingénieure Travaux dans de grands projets en Nouvelle-Aquitaine et en Région Parisienne, Maryève décide de changer de cap et de défendre au quotidien ses idéaux :
« Je voulais agir concrètement et au quotidien pour l’environnement. On en parle beaucoup. On lit beaucoup de choses dans la presse ou sur internet. Mais les actes ? Où est le concret ? Je ne voulais pas faire partie des personnes qui parlent beaucoup mais qui agissent peu. Je crois à l’action et à l’engagement. »
Mais comment en arrive-t-on au bambou ? Dans son mémoire de fin d’étude, Maryève avait abordé le bambou comme un matériau aux multiples atouts : léger, résistant, pousse droit et vite, et une réelle solution contre les gaz à effet de serre.
En 2018, lors d’un voyage en Nouvelle-Zélande avec son actuelle associée bordelaise, Clémence, elle utilise pour la première fois une brosse à dents en bambou. Pour Maryève, c’est une révélation. Comment a-t-elle pu mettre du plastique dans sa bouche toutes ces années alors que le bambou est tellement plus agréable ?
L’idée chemine jusqu’à ce que le hasard mette sur sa route Mick Williams, le fournisseur n°1 de la brosse à dents en bambou en Nouvelle-Zélande. Cette rencontre est à la fois une découverte humaine forte et une belle aventure entrepreneuriale. Maryève découvre alors un entrepreneur qui vit de sa passion, qui donne du sens à ce qu’il fait. Il n’en faut pas plus pour qu’elle se lance avec Clémence.
« Une idée. Un projet. L’envie de changer les choses concrètement. 27 ans, diplômée d’une formation d’ingénieur généraliste, encore bien marquée par les enseignements du MSc Ingénieurs d’Affaires, quelques économies de côté… il ne m’en fallait pas plus. »
Unigreen : produits d’usage quotidien de qualité, issus de matières végétales ou réutilisables
Aux côtés de Maryève, deux associés : Mick Williams de Nouvelle-Zélande et Clémence, diplômée d’une école de commerce bordelaise. Chez Clémence et Maryève, il y a la même volonté d’inventer une vie professionnelle engagée, en lien avec leurs valeurs.
Mais, comme aiment à le préciser Maryève et Clémence, l’aventure entrepreneuriale repose avant tout sur les rencontres et les personnes. La solidarité, la bienveillance, l’envie de changer les choses, c’est ce qu’elles ont rencontrées dans leur entourage mais aussi chez leurs interlocuteurs. Une belle dynamique pour un beau projet.
A l’origine d’Unigreen, il y a surtout la volonté de donner à tout un chacun la possibilité d’agir pour l’environnement en leur offrant des alternatives écologiques pour les produits d’usage quotidien. Tout le monde peut être acteur de la lutte contre la pollution des océans par le plastique.
Brosses à dents, pinces à linge, couverts, pailles, cotons-tiges… autant de produits pour lesquels Unigreen propose des alternatives issues de matières végétales ou réutilisables, et donc 100% recyclables. De plus, Unigreen cherche à se démarquer en personnalisant ces objets en bambou par gravure laser.
Mais pour les entrepreneurs, derrière Unigreen, les enjeux sont encore plus importants. Ils souhaitent pouvoir produire en France. 80% des bénéfices d’Unigreen seront utilisés pour la création d’une plantation en France.
« Le bambou est un matériau fantastique. Le bambou est la plante qui pousse le plus vite au monde. Surtout sa capacité d’absorption du CO2 est 30% supérieure à un arbre. Et grâce à sa robustesse, aucun traitement phytosanitaire n’est nécessaire. »
Mais en attendant de disposer d’une production Made in France, afin de réduire le bilan carbone de leur production, Maryève et Clémence se posent la question du transport. Elles étudient en ce moment la faisabilité du transport des produits à la voile.
Les prochaines étapes ? Le salon nautique de Paris, le marché de Noël de Strasbourg, le développement commercial auprès d’une cible B2B (hôtels, biocoop, industrie nautique, compagnies aériennes, distributeurs…).