Nathan HUGUEN est un apprenant EIGSI en 3ème année. Il est également rugbyman espoir au centre de formation du Stade Rochelais. 2ème ligne, il vient de fêter sa première sélection avec l’équipe de France U20, le 4 juin 2021 face à l’Italie.
Nathan nous a livré son témoignage sur cette double activité et sur la manière dont l’EIGSI accompagne les sportifs de haut niveau.
Peux-tu te présenter en quelques phrases ?
Je suis né à Vannes en Bretagne, mais je suis parti tout petit vivre à Limoges. C’est là-bas que j’ai commencé le rugby, j’y ai joué pendant 10 ans dans un club local. J’ai ensuite été pris au Pôle Espoir USSEL (entre Brive et Clermont). Cela m’a permis d’être au lycée et de pratiquer le rugby de manière intensive. J’avais donc un emploi du temps aménagé pour le rugby et les cours. Suite à la réforme de la fédération, les pôles espoirs ont fermé, j’y ai donc fait seulement un an, mon année de 1ère.
J’avais alors été contacté par le Stade Rochelais et plusieurs autres clubs pour poursuivre ma formation rugbystique. J’ai choisi le Stade Rochelais et j’ai effectué une Terminale S au Lycée Antoine-de-Saint-Exupéry en parallèle du centre de formation. J’ai obtenu mon Bac, et j’ai alors intégré une CPGE à Jean DAUTET en PCSI. J’étais alors en U18 et le rythme au niveau du rugby était encore compatible avec une Prépa, bien que ce soit très dense. J’ai donc fait 1 an de prépa et j’étais pris pour passer en 2ème année. Mais j’étais également pris avec le Stade Rochelais pour passer en espoir, l’échelon supérieur. Les entrainements sont alors plus nombreux et la poursuite d’études nécessite donc des aménagements spécifiques.
C’est pourquoi j’ai choisi d’intégrer l’EIGSI en 2ème année. En effet, l’école propose des aménagements pour les sportifs de haut niveau qui rendent possible la poursuite d’études supérieures malgré un rythme d’entrainement intense. J’ai beaucoup échangé avec Serge PICAUT et la référente scolaire du Stade Rochelais. Nous avons alors convenu que je fasse chaque année du cursus en deux ans. Ça permet de lisser les enseignements et d’avoir un rythme rugby / formation d’ingénieur moins dense pour moi.
Pourquoi avoir choisi les études d’ingénieur et une formation généraliste ?
D’abord parce que je suis à l’aise dans les matières scientifiques depuis tout petit ! J’ai des facilités dans ces matières, j’ai d’ailleurs sauté une classe. Le métier d’ingénieur m’a toujours attiré donc je continue de suivre mes envies et de faire ce que j’aime.
Ensuite, j’ai choisi une formation généraliste, car je n’ai pas de projet professionnel clairement défini. Je me laisse donc encore toutes les portes ouvertes pour découvrir les différentes possibilités du métier d’ingénieur pour ensuite me spécialiser avec une dominante.
Concrètement quel est ton rythme entre les cours et l’entrainement ?
En fait, ce sont mes cours qui s’adaptent à mon emploi du temps rugbystique. J’ai entre 1 et 2 entrainements par jour sauf le mercredi. Le reste du temps, je suis en cours. Soit je peux assister au cours en présentiel, soit je rattrape ceux que j’ai manqués.
Au final, ça fait donc beaucoup d’heures et de fatigue, car à la fin d’un entrainement on est physiquement assez fatigué. Il faut alors se mettre à travailler les cours. Mais clairement, c’est une question d’organisation. Après une petite période d’adaptation, j’ai vite trouvé mes marques, ensuite ça va tout seul.
Quels sont les aménagements que l’EIGSI met en place pour les sportifs de haut niveau ?
Ils sont nombreux ! Déjà le fait de pouvoir faire une année de formation en deux ans c’est un avantage très important. Ça allège énormément la pression au niveau de la formation. Mais c’est loin d’être la seule chose mise en place.
Il y a aussi une relation très proche entre la référente scolaire qui nous suit au Stade Rochelais et Serge Picaut, qui est notre coordinateur au sein de l’EIGSI et notre « facilitateur » dans l’école.
On dialogue beaucoup tous les trois et le fait de pouvoir poser mes questions (sur l’organisation, l’administratif, etc.) directement à un référent c’est quelque chose de très confortable aussi.
Pour schématiser, tout est fait pour nous rendre la vie plus facile. Par exemple, si un partiel tombe lors d’un entrainement, je peux passer mon examen directement au centre d’entrainement. Mon portable est consigné dès le matin pour éviter toute triche et juste après la séance d’entrainement je commence mon examen dans une salle prévue à cet effet au centre d’entrainement.
Enfin, les professeurs sont tous au courant de notre statut et sont réactifs quand on a des questions par exemple.
Et dans 5 ans, tu te vois plutôt rugbyman ou ingénieur ?
J’espère rugbyman ! Mais ce que je me suis toujours dit c’est que dans tous les cas, même si j’évolue et que je passe professionnel, je n’abandonnerai pas les études. Avec une blessure ou quoi que ce soit, une carrière de rugbyman peut vite se terminer. Avec les études, j’assure aussi mon avenir.