Un constat s’impose : la filière santé est en plein développement. Le secteur se renouvelle avec le recours aux nouvelles technologies et le besoin de faciliter les liens entre professionnels de santé, industriels, chercheurs, entrepreneurs ou encore acteurs publics.
Dans cet environnement porteur, l’ingénierie a toute sa place pour améliorer les dispositifs médicaux, inventer de nouvelles solutions, aider à la décision et intégrer la big data à la connaissance médicale.
C’est tout l’enjeu de la dominante « ingénierie de la santé », ouverte en 2022, pour former des ingénieurs généralistes capables de s’adapter aux mutations du secteur et d’en redessiner les contours.
Une formation qui répond aux besoins du marché de la santé
Accessible en 2ème année du cycle ingénieur, la dominante oriente et colore le parcours des étudiants avec une immersion dans l’écosystème de santé. Une façon de se confronter efficacement à la réalité du monde professionnel.
Les atouts de la formation ?
Au-delà de l’apprentissage, elle répond globalement à de vrais besoins du marché. Ainsi, 90 % des intervenants viennent de l’extérieur. Médecins, chirurgiens, chefs d’entreprise, élus, ils ont tous à cœur de partager leur vision de la santé et leur passion pour des enjeux économiques et sociétaux majeurs.
De surcroît, leurs connaissances terrain permettent la conception de projets et exercices de simulation inspirés de situations réelles.
« L’ingénieur généraliste s’intègre parfaitement dans une formation telle que celle-ci », comme le souligne Esma Talhi, enseignante-chercheur au sein de l’EIGSI et coordinatrice de la dominante. « L’objectif est également de proposer un nouveau profil qui puisse interagir avec l’ensemble des acteurs de la chaîne de santé. »
Un écosystème de santé où l’ingénierie a toute sa place
Le secteur est vaste et ne cesse d’évoluer. Pour Delphine Charier, Consultante en santé et Conseillère municipale de la Ville de La Rochelle, déléguée aux questions de santé publique et de prévention, il s’agit de considérer le sujet au sens large, avec une vision multifactorielle de la santé. Elle intervient dans le cadre d’un module dédié à la compréhension de l’écosystème de santé, la cartographie des acteurs et des enjeux.
« Je souhaite que l’on puisse envisager le sujet autrement que par le prisme des soins et l’absence de maladie. Cela va bien au-delà ! Enseigner à des étudiants ingénieurs est stimulant parce qu’ils portent un regard complémentaire à celui des professionnels de santé. Ils abordent les choses en étant interrogatifs, structurés, citoyens, curieux et participatifs, un peu circonspects parfois. Il y a tellement à partager et à découvrir. Les problématiques de santé sont un clavier de piano. On pourrait écrire une symphonie ! »
Travailler dans le secteur médical sans être médecin
Les métiers de la santé doivent donc apprendre à travailler ensemble. « Il ne s’agit pas juste de l’hôpital, du système de soins, des aspects cliniques. Autrement dit, c’est bien plus large avec un ensemble de domaines d’application, d’acteurs et d’interactions » précise Esma Talhi.
Jouer sur la complémentarité des compétences
Chirurgien viscéral et digestif à l’hôpital de La Rochelle, le Dr Alexandre Smirnoff intervient dans le cadre d’un module « Anatomie et physiologie ». L’occasion d’une entrée en matière très concrète.
« Il est essentiel de décloisonner le monde de la santé. Mes échanges avec les étudiants sont enrichissants. Grâce à eux, je réalise que certaines solutions techniques pourraient être envisagées là où je pensais qu’il n’y en avait pas ! En effet, les outils mis à la disposition des professionnels de santé ne sont pas toujours adaptés. On s’enrichit bien évidemment de profils et de compétences complémentaires des nôtres. »
Innovation et santé
Entre le développement de l’intelligence artificielle, de la biomécanique et de la robotique, la médecine évolue considérablement grâce à l’ingénierie.
Pour le Dr Smirnoff, nul doute que les apports techniques et technologiques pourraient optimiser le succès des interventions chirurgicales.
« Dans le cas d’une anastomose par exemple, en connectant deux tissus ou organes entre eux, nous disposons finalement d’informations limitées sur son éventuel succès. En effet, le branchement reste imperméable. On se fie essentiellement au facteur humain et à l’appréciation par l’expérience. Cependant, le développement de nouveaux procédés pourrait progressivement gommer ces incertitudes ».
Une filière aux multiples opportunités de carrières
Chef de projet en R&D, ingénieur biomédical, consultant dispositifs médicaux et réglementation, ingénieur hospitalier, spécialiste en e-santé, attaché de recherche clinique, consultant en risques sanitaires, gestionnaire de données cliniques, ingénieur technico-commercial, chef d’entreprise… Les perspectives d’emplois sont ouvertes et variées.
Une diversité de métiers en santé
« C’est incroyable de pouvoir suivre une dominante qui fait le pont avec le domaine médical et les enjeux de santé, tout en étant ingénieur ! » témoigne Vincent Barrier, étudiant en 4ème année à l’EIGSI.
« Je m’intéresse depuis longtemps aux questions de santé et de nutrition. Ce choix de formation était finalement une évidence pour moi. J’ai obtenu un diplôme de coach sportif en parallèle de mes études d’ingénieur. Et pour la suite, j’envisage une carrière en ingénierie de la santé. Je me laisse juste le temps de découvrir l’ensemble du programme et la palette d’opportunités possibles. »
Des vocations au service des autres
Certains étudiants comme Justin Le Gal, font aussi le choix de concilier leur appétence pour les études d’ingénieur et leur volonté de se lancer en médecine.
« En fait, j’ai toujours hésité entre ces deux choix de carrières. Au final, j’ai décidé … de ne pas choisir ! Grâce à mon parcours d’ingénieur, j’apprends à réfléchir d’une manière très particulière et à structurer ma pensée. Ainsi, je ne regrette absolument pas ce choix d’études. Mais j’ai aussi su très tôt que je me tournerais vers le secteur médical. J’ai pensé à une spécialisation en ingénierie biomédicale. De plus, je suis aussi devenu secouriste, avec la volonté d’être engagé au service des autres. Et puis, le premier confinement en 2020 m’a aidé à formaliser mon souhait de reprendre des études de médecine. Comme quoi ingénierie et santé se marient bien ! »
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